Sur France O, France Télévision, chaque samedi à 22h45 (rediffusion le Dimanche 16h35), diana & george,
les foodingues, auteurs du Manifeste Gourmand des Herbes Folles, inventent une recette de plantes sauvages, pour l’invité de la nouvelle émission présentée par Laurent Bignolas : Ô Bout Du Monde.
Un documentaire spectaculaire, d’aventure, d’exploit, d’exploration et le tout à la fois… un invité qui revient de loin… et une recette de plantes sauvages inspirée par ses dernières destinations.
Ce soir, après “A Fine Line, La Frontière Invisible”, l’incroyable documentaire sur Killian Jornet et ses deux traversées du Mont Blanc au pas de course… C’est Jamel Bahli, le coureur autour du monde, qui inaugure nos petits plats :
Pour ce grand coureur de désert, une Tagine de dates et heure à la ficoïde glaciale, avec un filet d’agneau à la poudre d’Hercule… ?!
Beaucoup de plantes comestibles du désert s’appellent ficoïde…
Ici il s’agit de l’Aizoon Ssp. et du Mesembrianthemum crystalum. Ces sont des plantes bourrées d’eau, qu’il faut absolument savoir reconnaitre car elles peuvent sauver des vies. Elles font le délice des Bushmen du Kalahari.
Une herbe du bout du monde…
car elles sont originaires du désert Namibien, mais sont désormais cultivées en Europe, pour les restaurants gastronomiques. La plupart du temps elles sont pourtant considérées comme des mauvaises herbes dans les champs en Espagne, en Provence. Aujourd’hui elles commencent à remonter vers l’Europe du Nord en suivant l’évolution du réchauffement climatique.
N’oublions pas que ce sont des plantes de désert, un sol minéral et mort…
quand l’on en trouve une dans la vallée du Rhône, cela nous donne une petite idée de l’impact de nos méthodes agricoles sur nos sols et de nos herbicides… comme le sol ne retient plus l’eau qui part avec l’érosion, elle se gonfle d’eau grâce à son mucilage, sa structure légèrement gélatineuse faite de sucre précieux. Elle préserve une atmosphère légèrement humide pour permettre de maintenir la vie autour d’elle.
Elle tente de soigner le sol, la peau de la terre, mais le plus étonnant est qu’aujourd’hui l’on découvre que les sucres qu’elle recèle, soignent aussi la peau de l’homme. Aujourd’hui de très grandes marques de cosmétique ont déposé des brevets d’actifs antiride à partir des sucres qu’elle possède.
Ces plantes à mucilage sont aussi les championnes du monde du CO2…
elles l’absorbent de jour comme de nuit, par photosynthèse et par respiration. On appelle cette capacité, le système CAM de Crassulaceous Acid Metabolism. Dés qu’il fait trop chaud et que la plante risque de dessécher, elle ferme toutes ses écoutilles et attend que cela se passe ; cela ne dure que quelques heures, mêmedans le désert. Elle se rattrape en absorbant le CO2 la nuit, qu’elle transforme en acide malique. Malique, de Malus la pomme, le fruit défendu ; une grande erreur botanique, car la pomme n’a jamais été le fruit défendu, mais c’est une autre histoire, que je réserve pour une autre aventure. En tout cas, c’est pourquoi le matin, ces plantes crassulacées sont acides comme des pommes vertes. Il suffit d’attendre un peu pour que l’acide se transforme en sucre manitol avec le soleil.
La poudre d’hercule qui épice le filet d’agneau, c’est la poudre des graines de la grande berce, Heracleum sphondylum ou Heracleum persicum. En Iran elle s’appelle golpar, la fleur d’or. C’est avec elle que l’on cuisine les plats pour les mariages et pour la fête du solstice d’hiver, la nuit la plus longue : c’est une grande aphrodisiaque.
En Angleterre la reine Victoria a tenté de la faire disparaître …
le premier herbicide a été inventé pour s’en débarrasser. C’est une nourriture abondante et gratuite ; en la faisant disparaître, elle pensait freiner la reproduction des pauvres et stopper la misère… On créa la confusion avec la berce géante du Caucase, Heracleum mantegazianum toxique et car elle rend photo sensible ; nommée en l’honneur du fameux docteur Mantegaziani qui est au plaisir ce que notre Brillat Savarin est au goût, car on lui doit la physiologie du plaisir, vite mis au pilori par notre 19° siècle puritain.
Une herbe qui empêche de se montrer au soleil, qui vient de loin à l’Est, du Caucase ou des Carpates, et qui de surcroit rend lubrique… et voilà la légende de Dracula ; son créateur Bram Stoker s’est sûrement inspiré de la paranoïa ambiante autour de cette pauvre plante, qui n’avait rien demandé.
En 1972, le premier tube de Genesis, Peter Gabriel et Phil Collins chantent « the return of the giant hogweed », la nature et l’amour reprennent leur droit.
La grande berce est l’exacte opposée de la ficoïde, l’une d’une terre trop riche, l’autre d’une terre morte. Elles sont l’alpha et l’omega de la terre, d’un extrême à l’autre, ce qui fait courir nos héros aventuriers.
Voilà donc notre tagine de dates et heure :
des racines de saison, panais, carottes, racines de persil, revenues doucement dans le tagine couvert, avec un oignon, une pincée de sel, un peu de poivre et de cannelle. Lorsque le tout est bien coloré et fondu je rajoute les dates fraiches et je baisse le feu en couvrant. Je laisse mes dates une heure, prendre la chaleur et commencer à fondre.
Je désosse mes côtelettes d’agneau non découpée, pour lever mon filet d’agneau et mon contre filet que je roule dans la poudre de berce. Comme c’est une viande très délicate, je la marque juste au BBQ, en croisant les marques et en la cuisant à peine
Je place le filet dans le tagine avec la ficoïde avant de servir, pour que tout prenne la même température et que la viande cuise davantage en s’imbibant de l’arôme de la berce légèrement fumée.
En levant le couvercle, le vert pomme de la ficoïde est resplendissant d’espoir sur ce fond marron et caramélisé du tagine.
Herbicides are among the most remanent molecules created. Very difficult to degrade. However we just succeeded to get rid of them in 2 years. Yes it is now possible to depollute the soil from herbicides…
18 hectars of vineyard, 3 ha of orchard, South East of France, Spread with herbicides for more than 20 years, by farmers abused by the common credo of competition of annual herbs with 30m deep vine roots and 4 m deep peach tree roots.
30years of chemicals have sterilised the soil which became a sand beach with the organic matter left with erosion, and chemical nitrogen regularly spread to make halophyle plants grow just like in a saline spray, in the mid of the land! Lime stones have totally lost their structure as we can decipher from the bunches of Ambrosia and Xanthium… plants never lie.
Impossible herbicide molecules, which is confirmed by science as well as by the judgements from the French tribunals on the subject.
Impossible maybe because the soil after so many treatments became too poor to sustain the organisms which can digest and destroy these products …
To depolute the soil and bring it back to life we decide to try to install the beings which are normaly there in a sane soil, at least the ones which are easy to handle and reproduce in a lab : arbuscular Mychorize which are living in symbiosis with the plants of a sane place such as the Great American prairie.
One of the rare place on earth which still holds the entire biodiversity of mychorize… to put all the chance on our side we also added special depollution fungi like trichoderma and some symbiotic bacteria of the myceliums…
But why would we succeed to install them on this soil totally destroyed, when they cant do it naturally? Our experience can just be a disaster. So lets’ find what support they get in nature : what about the plants themselves? Sow plants in herbicide? Very funny ! and even if they escape from the remanent molecules only the ones capable of growing in deserts will succeed !
And NO ! Nature is stronger. we must think symbiosis : the seeds are all going to germinate and because the terrain is hostile they are going to look for the support of a symbiosis with the fungi spores and therefore be able to get enough food to grow.the spores are also going to germinate at the contact of fresh rootlets,which are going to procide the carbon needed to grow and look for water to be able to get enough energy to get the precious carbon from the tough herbicide molecules.
This protocole could be called wishfullthinking… hence all the harsh difficulties on the the soil, we decided to install the balance on top… Always look at the bright side of life like in the famous Monty python movie.
lets’ recap : good mood, a passage of a single plough at 8cm deep in the center of each ranks, a mix of 40 different local wild plants seeds inoculated with spores of 30 different AM fungi and 5 bacterias (grown in lab).
We sow in the furrow and wait for 2 years so that no bioindicator plants show up anymore.
Les herbicides sont parmi les molécules les plus rémanentes de la création. Elles sont très difficiles à dégrader. Pourtant nous venons de réussir à les faire disparaître complètement en 2ans. Herbicides résistants? pas tant que cela. Oui ! il est désormais possible de faire disparaitre les herbicides… de les digérer…
18 hectare de vignobles, 3 ha de pêchers, dans le Var, au Sud Est de la France, qui ont été arrosés d’herbicides, depuis plus de 20ans, par des paysans abusés par le credo ambiant voulant que des herbes annuelles fasses concurrence à de la vigne de 3O ans d’age, avec des racines de plus de 20m de profondeur et des pêchers aussi vieux qui plongent à plus de 4m de profondeur.
30ans de traitement chimiques ont suffit à stériliser le sol, qui n’est plus qu’un sable limoneux, la matière organique parti avec l’érosion, et l’azote amendé régulièrement sous forme chimique y fait pousser tout un tas de plantes halophile, les plantes de marais salant, au milieu des terres! Les argiles sont complètement déstructurés comme l’indiquent les plans d’Ambrosia et de Xanthium… Les plantes ne mentent pas.
Impossible de détruire les molécules d’herbicides, la science le confirme et les tribunaux français jugent en conséquence les fabricants.
Impossible peut être parce que le sol est devenu tellement carencé, tellement détruit par tant de traitements qu’il ne possède plus les ressources, la force, les organismes pour pouvoir digérer et détruire ces produits …
Pour dépolluer le sol, le ramener à la vie nous avons décidé de réinstaller les êtres présents dans un sol sain, les plus petits que l’on pouvaient maîtriser et les reproduire en laboratoire : les mychorizes arbusculaires qui vivent en symbiose avec toutes les plantes dans un terrain sain. Nous avons choisi ceux de la grande plaine américaine,
un des rares endroits qui en possède encore l’entière biodiversité… Pour mettre toutes les chances de notre côté nous y avons ajouté des myceliums de fungi dépolluants du type trichoderma, et quelques bactéries qui vivent en symbiose avec ces myceliums.
Mais pourquoi réussirerions nous à les instaler sur notre sol détruit, alors qu’ils n’y arrivent pas naturellement ? Notre expérience peut directement aller à l’échec. Alors utilisons les supports qu’ils utilisent dans la nature : les herbes. Elles ont toutes été éradiquées par l’herbicide… semons alors… Semer sur de l’herbicide? très drôle… Si les graines échappes au rémanences de produits chimiques, seules celles adaptées au désert vont pousser…
Et bien non ! La nature est plus forte. Il faut penser symbiose : les graines vont toutes germer et se trouvant en terrain hostile elles vont établir des symbioses le plus rapidement possible avec nos mychorizes arbusculaires et de cette manière vont pouvoir s’approvisionner malgrès ces conditions hostiles. Quant aux spores de mychorizes ils vontéclore au contact des racines toutes fraiches et vierge des graines en germination, qui vont commencer à leur donner un peut de carbone qui va leur apporter suffisemment d’énergie pour se développer, commencer à rapporter l’eau et à détruire nos molécules chimiques pour en tirer le précieux carbone…
En fait ce traitement désespéré pourrait s’appeler le traitement Coué, comme la méthode du même nom… Nous avons voulu, malgré toutes les difficultés en place, installer l’équilibre par dessus, comme si nous voulions informer les bactéries en place de l’intérêt d’un stade harmonieux sans pollution… Regarder du bon côté de la vie… always look in the bright side of life comme disent les Monty Python.
Résumons : de la bonne humeur, un passage d’une griffe au centre des rangs, pour casser la terre transformée en béton par des pratiques agricoles surranées, mélange de graines de plantes sauvages (une quarantaine d’espèces locales pour se donner de la chance) avec spores de myceliums développés en laboratoire (environ 20 espèces différentes d’endomychorhizes et d’ectomychorizes avec 5 bactéries).
On sème dans le sillon central, on attend 2 ans: plus aucune plante n’indique de pollution chimique.
Le chasseur cueilleur est un urbain. La cuisine des plantes sauvages est dans ses gènes. Elles l’a façonné.
Voila pourquoi nous publions “Le Manifeste Gourmand des Herbes Folles” dont le slogan est “Gratuit c’est meilleur!”… pour remettre les points sur les i et surtout nous rappeler à ces herbes folles qui nous ont apporté tant de liberté.
Le paysan, lui, cultive et combat ces mauvaises herbes . Pourtant ce n’a pas toujours été le cas. L’herbicide n’a pas été inventé pour lui, mais pour éradiquer la pauvreté. Les pauvres mangeaient de la Berce spondyle, qui les rendait lubriques. Pour arrêter la pauvreté, il fallait donc éliminer cette plante aphrodisiaque qui causait leur reproduction… Cela n’a pas marché, alors on vendit le produit aux paysans, un marché idéal, facile à convaincre.
La berce, les Polonais en avaient fait leur plat national : le Bortch. Mais étant donné les invasions régulières de leur pays par les voisins. ils ont vite remplacé la berce spondyle par la betterave, à la couleur exubérante, mais beaucoup plus sage, par considération pour la gente féminine.
Alors allez y, c’est le printemps cueillez la berce… du sexe !
Au Bois de Boulogne, le maire de Paris s’empresse vite de couper toutes ces plantes qui sont un régal pour la vue et un enchantement pour le palais. Quel dommage… elles sont si nourrissantes : vous avez ici le cerfeuil des bois, que je laisse de côté car il peut se confondre avec la cigue, mais surtout en ce moment il y a encore de l’aillet, qui est une roquette au goût d’ail, le Lepidium draba, qui est une plante médicinale, un plante comestible délicieuse qui soigne les parties génitales et les nettoient des parasites… vous imaginez au Bois de Boulogne… comme quoi, là où il y a le mal, il y a le remède… Elle a des vertus similaire à sa très proche cousine, le Lepidium Meyenii plus connu comme le Maca, produit dans les Andes, et vendu très cher comme aphrodisiaque et fortifiant dans les boutiques bio à la mode. Sans parler de la mauve, de la roquette sauvage, des Chénopodes, de la Sylène… Oui il y a plein de plantes sauvages comestibles à Paris !!!
Et que fait notre maire de Paris? Il coupe tout; il ne s’en rend pas compte et s’en moque bien depuis ses salles dorées… “et que je te nettoie ça, et que je te coupe tout! tous doit être propre” … comme le dit si bien Nicolas Canteloup… Mais où est donc la poésie, où est donc la sensibilité… comme si il fallait absolument pas que l’homme de la ville, puisse être tenté de se rappeler aux plantes sauvages qui l’ont nourri et protégé… . Comme si les Parisiens et les Parisiennes devaient absolument oublier qu’un jour ils ont été libres, un jours il n’étaient pas les esclaves d’un supermarché et d’une pharmacie.
La berce ‘apporte pas que du plaisir et du bon sexe. Il y a aussi des omega3, dont l’OMS nous dit que nous n’en consommons que 10% du minimum requis par jour; de la chlorophylle encore fraiche, car elle n’a pas eu le temps de perdre son oxygène, des flavones, ces antioxydants qui soutiennent nos cellules NK qui détruisent toute cellule cancéreuse… et en plus la berce qui pousse dans une terre gorgée d’eau et de carbone qui ne se digère pas en sol, cette berce régule notre taux de sucre dans le sang et permet d’éliminer ces excès de sucres que nous gardons en cellulite, ou qui perturbe notre insuline…
Apprenons de ces Herbes Folles, renouons avec le plaisir et la liberté.