Excellent article @theconversation https://theconversation.com/cyborg-soil-reveals-the-secret-microbial-metropolis-beneath-our-feet-164748
Aspecially when you consider that our biome is made of these and that we are walking bits of soil #lafleuraufusil
A l’occasion de la sortie du livre Saveurs Sauvages de Ré : Silence ça pousse filme George Oxley pour l’émission des passionnés de nature sur France 5. Voici les images du réalisateur Christophe Bourges :
Les marais salants et les terres salées en général, sont considérées comme les plus pauvres, rien de nourrissant semble y pousser… C’est tout le contraire.
Parmi les plantes qui aiment ces lieux, il y a des Amaranthaceae qui ont autant de protéines que la viande de boeuf et 2 fois plus de calcium que le meilleur des laits, qui n’existe plus…
Les meilleures moutardes du monde, qui ne sont plus récoltées aujourd’hui car leurs graines sont plus petites que les moutardes chinoises qui les ont remplacées même en France, car plus faciles à récolter, mais beaucoup moins puissantes en goût…
Le maceron, Smyrnium olusatrum, la carotte de Smyrne introduite par Charlemagne pour assurer la sécurité alimentaire de l’Empire, qui est aujourd’hui arrachée comme mauvaise herbe…
Les plantains salés, tels le plantain corne de cerf : ils ont un goût délicieux de champignon de Paris et son bien plus charnus, plus crassulants que les plantains communs. Ils sont surtout très pratiques car ils font passer instantanément les piqures de moustiques, ce n’est pas ce qui manque dans les salins. On enduit la piqure d’une feuille machouillée et la démangeaison est terminée.
Ces plantes ont développé toutes sortes de stratégies pour vivre dans le sel, des symbioses avec des bactéries et champignons spéciaux, mais aussi des hormones qui régulent le taux de sel dans leur sève. Il se trouve que ces hormones sont tout à fait reconnues par notre corps et ce même principe marche sur l’homme également.
Ainsi l’on pourrait tout à fait utiliser ces plantes pour saler notre nourriture, ce qui nous permettrait de réguler le taux de sel dans notre sang.
La criste marine, Crithmum maritimum, nourrissante et gouteuse, pleine de vitamine et de sucres rares désormais utilisés par les géants cosmétiques comme antiride.
Bref si l’estomac vous dit… allez-y la comestibilité fait partie de la stratégie de la plante pour se reproduire, donc n’hésitez pas, mais laissez toujours un peu de plantes pour les animaux, ne les arrachez pas, laissez les racines en place et régalez vous, c’est fait pour cela, même si on a tendance à l’oublier depuis l’invention de l’agriculture qui a créé la famine.
La Fleur une arme source de vie est l’article que j’ai transmis au valeureux magazine Les Zindignés de Mai 2016 à leur demande à l’occasion de la sortie de mon nouveau livre “La Fleur Au Fusil”.
La fleur une arme source de vie.
Personne ne dit qu’il y a tout juste 20ans, les habitants de Sarajevo ont survécu à plus de 4 ans de siège, en se nourrissant d’un peu plus de 90 plantes sauvages. Bien sûr, il y avait les rations de l’aide humanitaire, les boites de corned-beef, les portions de vache-qui-rit, les biscuits secs… Mais à force de manger la même chose à tous les repas, on en perd son humanité. En leur apportant vitamines et chlorophylle, les fleurs sauvages ont libéré Sarajevo. En se nourrissant par eux-mêmes, les assiégés ont pris part à leur survie, ils sont restés humains. Les fleurs ont soigné leurs blessures, elles ont aussi remonté leur moral. C’est en 1992-93, pendant la guerre de Bosnie, qu’ont été publié les découvertes démontrant que le millepertuis était aussi efficace que les anxiolytiques, les antidépresseurs, Prozac et autres. Paracelse au XVI° siècle disait déjà que cette plante apportait le soleil dans la tête. Les principes actifs de la fleur n’ont pas d’effets secondaires et s’évanouissent dans la nature sans laisser de traces. Les médicaments de synthèse, issus de la chimie du pétrole, persistent et se concentrent dans les boues d’épuration pour former les cocktails de médicaments qui nourrissent les vers et autre nourriture des oiseaux, qui n’y sont absolument pas préparés et en perdent leurs repères. Il faut se souvenir que l’homme fait aussi parti de cette chaine alimentaire qu’il perturbe.
La paix revenue, les habitants de Sarajevo sont retournés à leur rêve de modernité aspirant, comme la majorité des européens, au supermarché et au Big Mac. Oubliées les plantes sauvages comestibles, effacés ces temps difficiles. On n’est pas fier d’avoir pu régresser, un jour, au niveau d’une poule qui picore sa pitance sauvage, tels des chasseurs cueilleurs d’avant l’agriculture. Mais le chasseur cueilleur n’est-il pas l’urbain d’aujourd’hui ?
Le meilleur des nutriments
Voici ces fleurs devenues iconiques des hippies Flower Power des années 70, des plantes sauvages comestibles pour restaurants hipsters 3 étoiles, de bobos en manque de révolte. Ces herbes folles méritent davantage. Elles sont vraiment nombreuses et représentent un vrai potentiel de nutrition. En Europe, sur les 7000 espèces de plantes, 4000 sont comestibles et 1000 au bas mot, absolument délicieuses. Au supermarché ou chez le primeur du coin de la rue, si l’on trouve plus de 20 légumes différents, c’est exceptionnel. Ces plantes sauvages, devenues mauvaises herbes, sont aussi les légumes anciens, aujourd’hui classés comme oubliés. Le Chénopode, par exemple, de la vaste famille des Amaranthaceae, fait parti du Capitulaire de Villis, l’ordonnance imposée par Charlemagne en 812. Tous les monastères et garnisons devaient cultiver 92 plantes pour assurer la sécurité de l’Empire européen. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Amarante dispose d’autant de protéines que la viande de bœuf et de deux fois plus de calcium que le meilleur des laits.
La biodiversité pour notre santé
En évacuant le sauvage de notre quotidien, nous avons bradé la qualité de notre terroir, pour une nourriture en quantité. Je ne vous apprends rien, mais c’est toujours bon à rappeler, car rien n’est devenu plus difficile que de faire ses courses sans questionner l’innocuité de nos aliments de toujours. Bon appétit ou bon courage ? De la terre à l‘assiette, notre culture s’effrite et notre planète chauffe. Avant même de mettre en cause la chimie déversée en quantité pharaonique depuis 30 ans, qui tue en premier chef ceux qui les emploient, les cultivateurs, la qualité de nos produits dépend avant tout de la biodiversité des fleurs des champs, tout comme des pratiques agricoles. Les abeilles qui crèvent en sont les meilleures indicatrices, car c’est avec cette biodiversité qu’elles fabriquent leurs défenses immunitaires. Depuis les relevés botaniques effectués par l’excellent botaniste Gérard Ducerf, dans les années 1980, où l’on comptait 250 à 300 plantes, dans les mêmes pâturages, comme dans les alpages sanctuarisés aujourd’hui, le maximum que nous relevons est de 50 à 60 plantes dans les espaces exemplaires et plus souvent 15 à 14, voire 5 dans certains cas.
La violence que nous infligeons à notre sol se retournerait-elle contre nous, en commençant par les plus faibles, nos enfants ?
En 1902, Dupont de Nemours publie « Farming With Dynamite ». A court de guerre pour vendre sa dynamite, le géant américain se tourne vers les agriculteurs : « plantez dans votre champ un baton ‘Croix Rouge’ tous les 3m et allumez …» Boom ! Le champ est labouré. Suivront le fil barbelé des tranchées de 14, le gaz moutarde, le zyclon B, l’agent orange et les pesticides, les manipulations génétiques… L’agriculture est devenue la poubelle de la guerre. L’ironie veut que « cultiver avec la dynamite » ait été publié aux éditions « The Lord, Baltimore Press », « Dieu aux presses de Baltimore ». Ici, nous ne sommes plus dans un registre scientifique, mais bien dans le domaine de la croyance aveugle. Car le sol est un être vivant. Il digère tout ce qui tombe dessus pour recréer la vie. Ce système dynamique est composé d’êtres qui ont chacun leur rôle et leur place : en surface des êtres qui vivent avec l’oxygène, en dessous des êtres intermédiaires, au fond ceux qui ne supportent pas l’air. En labourant, les bactéries, champignons et autres microorganismes de surface, se retrouvent étouffées au fond et ceux du fond meurent au contact de l’air en surface. En crevant, ce petit monde fabrique du méthane, gaz 25 fois plus producteur d’effet de serre que le CO2 et 6 fois plus persistant dans l’atmosphère et du protoxyde d’azote, N2O, 298 fois plus provocateur de réchauffement global de la planète, qui reste et s’accumule durant 114 ans. Notre système digestif est conçu selon ce même schéma : bactéries aérobiques de la bouche à l’estomac, puis intermédiaires jusqu’aux anaérobiques totales dans le gros colon. Imaginez que l’on vienne vous bouleverser tout cet ordre, en labourant votre système digestif… Sans les bactéries de surface, l’eau ne pénètre plus, elle glisse et érode les sols. Mais surtout, les 50 kilos par mètre cube, en moyenne, de fer et d’aluminium qui constituent un sol normal, s’ionisent en ion Fe3+ et Al3+ désormais reconnus comme l’une des sources des maladies de dégénérescence nerveuse, qui se chargent dans les cultures que nous consommons. Tout cela est gérable pour un adulte, au prix de stress supplémentaire, mais sur un nourrisson dont le cerveau est en formation ? Le labour casse également les mycorhizes, les filaments de champignons qui se branchent aux racines pour rayonner au plus loin et leur apporter l’eau et les nutriments d’un sol fertile. Il est désormais prouvé qu’ils sont responsables de la fabrication d’acides aminés essentiels, les acides aminés que nous sommes incapables de produire par nous mêmes, vitaux à la fabrication de nos organes et des protéines qui forment notre système immunitaire. Pour celui qui mange de la viande, il pourra toujours retrouver ces briques essentielles de la vie dans les bêtes et les poissons qui mangent des plantes sauvages, mais le végétarien qui se nourrit exclusivement de ces plantes cultivées sera en carence… sauf s’il mange des plantes sauvages lui même.
L’espoir dans un graine
Nous y sommes. La fleur qui s’ouvre pleine de promesses de bonheur, est aussi enracinée dans la terre tel un thermomètre de notre planète. Il y a 500 millions d’années les plantes ont fait une invention géniale : la graine. En dormance pendant des années, elle attend le bon moment pour éclore, l’état du sol et du climat qui correspond à son patrimoine génétique. Si l’ont renverse cette proposition, elle m’informe de la dynamique des sols et m’annonce l’évolution du climat. Nous n’avons plus le luxe de déprimer. Le temps est à l’action. Voici la planète qui nous parle plein de fleurs à la bouche pour nous guider sur les chemins de la liberté.
Ecoutons la !
Très bel article dans le Télégramme de Bretagne, pour la Fleur Au Fusil. Catherine Richard en appelle au bon sens breton pour recommander la lecture de la Fleur Au Fusil…
Vont-ils aussi y découvrir qu’ils sont entouré du sucre le plus cher du monde sans le savoir?
Le Rhamnose est l’actif cosmétique le plus lucratif pour L’Oréal. C’est un antiride ultra-efficace, qu’ils utilisent dans au moins un vingtaine de produits de leurs différentes marques. Ils l’importent de Chine alors qu’il se trouve partout sur les plages bretonne
Les Ulvae, les algues vertes sont la source la plus riche de ce sucre qui est passé de 180 €/kg en 2010 à 3800 €/kh aujourd’hui. J’ai fait le design d’un robot qui ramasse les algues juste au moment où elles se développent, avant même qu’elles ne se déposent sur la plage. Le robot inclus des plages flottantes qui les rend plus riche en sucre, en reproduisant de manière artificielle les grandes marées et des expositions solaires prolongées avant de les sécher totalement.
Ensuite, j’ai proposé de développer un système d’extraction et de raffinage du sucre en utilisant une levure qui est spécialisée dans l’extraction de ce seul sucre rare. Un système qui permettrait à tout agriculteur d’extraire de lui même cette richesse incroyable, à un coût 34 fois moins cher que la technologie existante.
Pour développer l’ingénérie à partir de mon invention, j’ai proposé une collaboration avec le D-Lab créé par Amy Smith au MIT de Cambridge Massachussets. C’est l’un des plus brillants laboratoires universitaires au monde, qui est totalement dédié au développement et transfert de technologies pour les plus pauvres… je les adore.
J’ai également proposé au groupe français, un plan de développement avec la Région Bretagne, pour transformer en richesse cette catastrophe écologique que représente l’explosion des algues vertes provoquée par des pratiques agricoles désastreuses. Pourquoi le groupe français n’a-t-il pas suivi… mystère.
Catherine Richard termine dans le Télégramme :”Un livre dense et passionnant qui donne moins envie de pleurer que d’agir au plus vite ! Il intéressera tout autant les amoureux de nature et de botanique que ceux qui portent un intérêt à la phytothérapie, l’agriculture ou même l’histoire.”
La Fleur Au Fusil sur néoplanète, c’est avec l’excellente Yolaine de La Bigne, femme de punch engagée pour notre environnement, dans la presse et à travers les événements multiples qu’elle nous prépare sans répit.
Une finesse d’analyse redoutable et une vison fulgurante, fait d’elle une grande professionnelle, au service d’un véritable contre pouvoir salvateur aux dérives et à l’ignorance qui impacte la Nature.
Merci Yolaine.
ICI le lien pour néoplantère
Merci à la géniale Isabelle Adjani qui brandit la Fleur au Fusil dans le magazine Elle du 13 Mai 2016 :
« George Oxley est un biologiste de terrain, passionné par les bienfaits des plantes sauvages pour la nutrition, la santé et le climat. Pour lui, comme pour Pierre Rabhi que j’adore, ce sont de véritables sentinelles de l’environnement. Il décrypte le rôle de ces herbes folles sur les micro-organismes du sol, comme sur ceux du corps humain. Etudier la biodiversité en profondeur permet de travailler au développement de pays comme le Pérou ou la République du Congo! George Oxley est aussi un spécialiste de la permaculture, qui associe les espèces vivrières indispensables à l’autosuffisance des familles et les espèces qui présentent un grand intérêt économique. En appliquant des techniques naturelles pour dépolluer, ce biologiste relance la vie des sols, car de leur bonne santé dépend notre alimentation et celle de nos enfants. Il propose même des alternatives géniales à la prospection des groupes cosmétiques en identifiant de nouveaux ingrédients et formulations pour servir la cause d’une planète tout en bien-être, où l’homme retrouve l’intérêt de respecter le monde sauvage dont il est issu. George Oxley partage ses connaissances dans des ouvrages simples et didactiques où tout est scientifiquement vérifiable. Son nouveau livre, “La Fleur au fusil”, me plaît tellement! Il apporte toutes les solutions que nous offrent les plantes sauvages.» •
« La Fleur au fusil », de George Oxley (éd. Gallimard/Manifestô).
Le livre est épuisé, moins de 2 mois après sa première publication. La réédition est prévue revenir en librairie le 13 Mai 2016.
George Oxley est invité par Dorothée Barba dans son émission sur France Culture “c’est tout naturel” le Samedi 19 Mars à 5h10… que vous pouvez réécouter ici. pour parler de la Fleur Au Fusil son nouveau
livre.
Il n’y a pas de mauvaises herbes. Seulement des plantes qui ne sont pas à leur place, le plus souvent du fait de mauvaises pratiques de l’homme… comme la guerre… il y a 20 ans la population assiégée de Sarajevo
a survécu grâce aux 90 plantes qui poussaient derrière les obus. De la guerre à l’agriculture conventionnelle, il n’y a qu’un pas, comme le démontre la publication de Dupont de Nemours en 1902 “Farming with Dynamite”(puisque vous êtes là cliquez, vous arriverez au project Gutenberg,où vous téléchargerez le livre gratuitement! publié chez Dieu Editions à Baltimore). Tout ce qui est développé pour la guerre est voué à être rentabilisé par l’agriculture. C’est la poubelle de la guerre.
Les mauvaises herbes, les fleurs sont pleines de promesses, elles nous nourrissent, nous soignent… elles nous parlent aussi de notre sol. Le fait qu’elles poussent nous indiquent les qualités du sol et son évolution avec le changement climatique.
Elles offrent aussi plein d’espoir à ceux qui les écoutent, pour nous accompagner sur les chemins de la liberté.
La Fleur au fusil : que mangera-t-on dans 50 ans est la Conférence dédicace au salon Livre Paris, Samedi 19 Mars 2016 Porte de Versailles à 17h.
Des alertes sur des questions simples qui intriguent : pourquoi cette année le virus de la mosaïque attaque-t-il le manioc, nourriture de base de + de 100 millions de personnes au centre de l’Afrique?
Rappelons que le virus de la mosaïque de la scrofulaire et du chou fleur est le vecteur utilisé pour modifier génétiquement le maïs et le soja résistant aux herbicides. Pour ceci il a été modifié afin de devenir furtif à tout système immunitaire des plantes. Comme les virus communiquent entre eux par transfert horizontal de gène. Ce génome viral encodé dans le pollen des plantes OGM a été disséminé sur toute la planète depuis 30 ans. Cette information peut augmenter les capacités de contaminations de ces virus de l’ensemble de la planète tout en augmentant l’éventail de leurs proies potentielles. Les virus sont tout à fait capable de reconnaitre ce génome de virus encodé dans les plantes et de s’en saisir pour devenir furtifs eux-mêmes. Le cacao commence aussi a être infecté…
Les OGM ont ils vraiment été créés pour nourrir l’humanité ou pour affamer les plus pauvres?
Interview de George Oxley, paru dans la Dépêche de Brazzaville en Décembre 2015:
Chercheur biologiste, George Oxley a conduit une mission d’étude au Congo. Il lance une alerte sur la disparition progressive des grands arbres et des couverts qui fait passer l’humidité en dessous des 80% vitaux pour la culture des cacaoyers.
Les Dépêches de Brazzaville : Quelle importance la filière du cacao peut-elle avoir dans le développement économique d’un pays ?
Georges Oxley : La filière cacao peut soutenir le développement économique et social des populations tout comme l’action sur le climat, en préservant la biodiversité et l’humidité de la forêt. En outre, sa culture peut abriter d’autres cultures de rente ultra valorisées comme celle du poivre et de la vanille et accueillir diverses plantations – ananas, banane, mangue et autres arbres fruitiers -, des productions appropriées au commerce local et international. Le cacao est une valeur sûre qui a la capacité de fournir les moyens de développement d’écoles et d’infrastructures supplémentaires de développement. Sa culture contribue à la protection de la forêt et de la biodiversité.
LDB. Comment se présente la filière du cacao au Congo ?
GO. Le Congo a été le premier producteur de cacao africain entre 1950 et 1980, avec une production record de 2500 tonnes en 1977. La production s’est arrêtée avec la disparition de la compagnie du Cacao et du Café. Depuis 20 ans, le commerce du cacao a été libéralisé mais personne n’a repris véritablement sa commercialisation. En 2012, la Compagnie industrielle du bois a conclu avec le gouvernement congolais un protocole pour relancer le cacao dans la Sangha. L’Etat s’est engagé à financer 32 millions de plans de cacao pour replanter 30 000 ha. Trois magasins de l’an- cien Office du Cacao ont été réhabilités, 240 ha ont été plantés en 2014, 1000 étaient prévus pour 2015 à partir de cacao hybrides venant de Yaoundé et d’Abidjan. En 2013, 72 tonnes ont été vendues à Amsterdam et en 400 tonnes en 2014.
LDB. Comment créer les conditions d’une production de cacao durable au Congo ?
GO. Un cacaoyer met quatre ans pour produire et dix ans pour être au maximum. Des 2500 tonnes record de 1977, la production congolaise est passée à 841 tonnes en 1986, alors que les plantations continuaient à se développer. Les arbres en marge des zones fortement déboisées souffrent et disparaissent rapidement. Le changement climatique menace les cacaoyers. La disparition progressive des grands arbres et des couverts fait passer l’humidité en dessous des 80% vitaux pour des cacaoyers. Le développement de la culture du cacao doit s’accompagner d’une sensibilisation à la protection de la biodiversité des grands arbres de couvert et à la vigilance contre l’abattage sauvage.
Le cacao permet les culture vivrière comme le manioc. S’il est cultivé dans des zones plus sèches, il devient la proie du virus de la mosaïque, en dessous de 80% d’humidité comme le cacao. Cette technique de culture diversifiée, à tous les étages de la forêt inspirée de la tradition ancestrale africaine est ce que l’on appelle la «permaculture», une technique en vogue chez les agronomes modernes.
LDB. Comment relancer la production du cacao ?
GO. Des site comme Ekiembe au nord de Boundji, Irebou, ou les villages à l’ouest de Makoua sont adaptés pour lancer une production pilote d’excellence. La forêt y est protégée et les cacaoraies sont totalement couvertes de grands arbres. Des cabosses de la région peuvent y être amenés pour transformation, et des caisses de fermentation en bois rapidement installées pour assurer la fermentation et le séchage des fèves. Atout non négligeable, les routes de cette région permettent un acheminement rapide de la production vers le port de Pointe-Noire. Néanmoins, les producteurs potentiels ont besoin d’être formés à la culture, à la fermentation et au séchage du cacao.
LDB. Quel est l’intérêt de bénéficier de labels écologiques ?
GO. La cuvette dispose d’essences d’origine de qualité très recherchées dans le monde, comme le cacao Criollo, le plus rare au monde. Des trésors que recherchent les plus grands chocolatiers du monde qu’il importe de protéger. Cela est un bon point de départ pour développer la filière cacao. Ces plantations non cultivées depuis 30 ans peuvent briguer les plus hauts labels : bio, commerce équitable et Rainforest Alliance. C’est une manière de ne pas dépendre des aléas du marché des matières premières. Les variétés dont recèlent le pays sont susceptibles d’attirer les clients avec le plus haut niveau éthique. Contrairement notamment à la Côte d’ivoire dont les conditions d’exploitation ont été très critiquées ces dernières années. Ces clients pourront créer des partenariats pour notamment faire bénéficier à leurs fournisseurs de formations, de suivis, d’investissements en développement sociaux, en garantissant des achats réguliers payés souvent aux normes du commerce équitable mondial, voire au delà . Les cacaoraies de la Sangha se développent déjà sur le modèle ivoirien. Etant donné les aléas historiques de la production du cacao congolais, il serait pertinent de ne pas baser le futur de la filière sur ce modèle unique. La production devrait tenir compte de l’action que le pays en mène en faveur du climat. Propos recueillis par Dani Ndungidi
La Fleur Au Fusil sort chez Alternatives Gallimard le 25 Février 2016.
Ce livre-manifeste, dévoile les infinies solutions que nous offrent les fleurs pour aborder les défis de notre nutrition, notre santé et le climat de notre planète.
Un peu d’histoire, hors des sentiers battus et l’expérience d’un biologiste qui ne cesse de se tourner vers la nature, pour nous chercher les solutions scientifiques que les plantes sauvages nous proposent pour en finir avec le catastrophisme ambiant.
George Oxley nous montre comment ces herbes folles nous informent de l’évolution de notre environnement et nous donnent les pistes pour améliorer notre santé.
Elles nous informent également sur la santé de notre sol et agissent pour protéger les microorganismes qui le composent. De la même manière, elles sont capables d’aider ceux qui composent notre propre biome, au plus profond de nos tripes.
Ainsi nous découvrons progressivement les interactions du vivant établies tout au long de l’évolution. Cette nouvelle observation à l’aune des découvertes scientifiques les plus récentes nous découvre l’importance des plantes avec lesquelles nous pouvons désormais initier progressivement un dialogue qui nous ouvre les chemins de la liberté.