Sauver les platanes du chancre colore, une tache impossible?
Depuis 10 ans SOSSOiL soigne les platanes avec succees grace à la myco-remediation. (cliquez pour la video realisee en 2008!) Le soin par les champignons du sol. Les derniers en date sont les 90 platanes bicentenaires de Chalamon, plantes sous le Consulat, a Saint Remy de Provence, et les 100 non moins venerables d’Altaves a Saint Etiennes du Gres.
Le Platane est le symbole de la ruse et de l’intelligence, c’est avec son bois qu’Ulysse construit le Cheval de Troie… C’est aussi l’arbre d’Hippocrate de Cos, sous lequel le grand medecin formait ses disciples et sous lequel on peut imaginer scandes les premiers serments pour soigner … Le platane represente les chemins de la LIBERTE en quelque sorte .
Aujourd’hui rien ne semble etancher la rage ambiante pour les abattre : 30 a Gien en Octobre 17, 30 a Montrouge en Aout 2018, a Lunel, Avignon, Perpignan, 34 platanes a Aix en Janvier 2019, a Toulouse … Tous les platanes classes du Canal du midi…
On savait deja le platane menacant les voitures, declares ennemi public par les ministres francais. mais la leur situation semble desesperee.
Quoi de plus approprie que des champignons pour tuer le champignon du chancre colore? Une strategie en 3 temps :
1 – Des levures et des mycorhizes pour attaquer le chancre colore Ceratocystis platani un Ascomycete, la famille des truffes,
2 – Puis nous installons des mycorhyzes symbiontes des platanes associees à l’ail pour doper l’arbre de maniere systemique et diffuser l’anhydirde sulfure de l’ail dans sa seve
3 – Enfin nous occupons le terrain alentour et organisons les platanes en reseau, en installant des liaisons mycorhizales alentour avec toutes sortes de plantes de la garrigue, qui ont des proprietes antifongiques… sarriette, thym, romarin, vergerette du Canada…
Dix ans plus tard, le client chez qui j’ai developpe ce protocole devenu un classique des livres universitaires de la remediation, me demandait s’il fallait repeter l’operation ? A quoi bon lui repondis-je, en pietre commercant… une fois la dynamique installee elle est la pour durer. Du moment que l’on ne violente pas l’arbre et ne le blesse avec les fils de debroussailleuses ou d’autres engins agricoles…
En quelque sorte nous avons appris de l’arbre pour le soigner, en developpant une veritable strategie du Cheval de Troie qui repose sur la biodiversite des micro champignons du sol vivant.
Pourquoi j’ai mis la fleur au fusil ? Journal NATURE & PROGRES Avril 2017
Les fleurs s’ouvrent, pleines de promesses de bonheur. Elles nous informent aussi sur notre terre, son état, sa dynamique et son évolution. De simples indics ? Derrière ce dialogue, se cache le travail qu’elles effectuent sur le sol pour toujours plus de fertilité, de vie. Symbiose est bien trop pauvre, c’est une Symphonie !
Ces fleurs sont la musique de ces synergies avec les mycorhizes et microbes, ce biome du sol qui nous nourrit. « Quelle belle assiette » disait Curnonski, Prince des gastronomes, admirant le paysage du Bugey… Cette symbiose, c’est le socle de notre terroir, du Goût. Je dirai plus : cette symphonie nous met sur les pistes de notre bien-être, de notre santé. Chercher à comprendre ce dialogue symphonique avec les fleurs est la quête de l’essence même de notre plaisir. C’est aussi ce qui permet à notre équipe de repenser la nourriture des animaux, pour soigner les chevaux de course de Chantilly, les canards du Sud Ouest, les poissons ou les abeilles, des conditions d’élevage que l’homme leur impose. Le point déclencheur de cette réussite est d’associer cette biodiversité aux plantes, dans la nourriture.
Le 4 août 2015, treize universités, 22 chercheurs de sept pays différents démontrent[1] ensemble que l’ancêtre de toutes les plantes est une algue qui a conquis la planète en choisissant de s’allier et de partager son ADN, avec un champignon. Ce pas décisif de l’évolution, se fait dans l’océan, avant même de coloniser la terre ferme : cette nécessité symbiotique est déjà inscrite dans le génome de l’ancêtre de toutes les plantes. Les échantillons étudiés situent l’événement il y a environ 550 millions d’années. Désormais la définition d’une plante est un végétal associé à un champignon. Toute autre chose est une chimère.
En réalité, c’est comme si le végétal avait embauché un cuisinier : le champignon est capable de grignoter la roche comme le phosphore, décomposer les nitrites toxiques en nitrates ou rendre les métaux « comestibles ». Le mycorhize de ce champignon croît de 2 à 3cm par jour, alors qu’une racine dépasse rarement le millimètre. Il court, sans se tromper, à l’affut de nourriture et d’eau. S’il croise une nématode, il l’attrape au lasso pour l’azote de la plante. Si un sanglier écorche un arbousier, la mycorhize de l’arbuste se branchera avec celle d’une sarriette des montagnes, pour échanger cicatrisant et désinfectant… Tout cela est le commerce des microbes du sol. Nourrir la plante c’est avant tout nourrir son sol. Labourer ou asperger de la chimie du pétrole, tout cela fonctionne un temps et disparaîtra vite étouffé. Le pétrole et sa chimie fossile se colle et bloque la communication des cellules.
200 millions d’années après sa naissance, la plante invente la graine. Elle peut désormais choisir le bon moment, lieu et climat pour germer, ou bien rester en dormance et attendre. L’ADN de la graine est programmé pour répondre à des conditions particulières de l’environnement et du sol. Maintenant que l’on sait cela, un parterre de fleurs sauvages devient un langage précis sur les qualités du sol, les conditions environnementales, climatiques et leur dynamique. Eradiquer les plantes sauvages revient à casser le thermomètre.
La terre nous parle tout plein de fleurs à la bouche. Elles nous parlent du sol, le tube digestif de la terre. Tout ce qui tombe dessus est voué à y être digéré pour nourrir la vie. Nous nourrir. 90% des êtres sur terre vivent dans ces 10 à 20 cm de sol. Le ver de terre en est le super-prédateur, en haut de la pyramide. Il n’est rien sans tout le reste : en surface, ceux qui vivent avec l’air, au fond ceux qui vivent sans ; entre les deux, les microorganismes intermédiaires. Si l’on met à l’air ceux du fond, ils crèvent au soleil et si l’on enfouit ceux de la surface, ils étouffent ; restent les intermédiaires, virus, Escherichia coli et autre Staphylocoque doré, causes de nos maladies nosocomiales. Les discussions avec mon maître Théodore Monod, buttaient souvent sur la question fondamentale et insoluble, du « Mal » chez l’homme. Dans la nature c’est peut être plus simple : ce serait quelque chose qui n’est pas à sa place. Notre système digestif est composé à l’image de notre sol : dans la bouche et l’estomac les êtres qui vivent avec l’air, dans le colon les anaérobiques. Nous savons désormais que notre biome compte 10 fois plus de bactéries, 100 fois plus de virus et 10 fois plus de champignons que de cellules humaines. Chacun a sa place et il ne viendrait à personne l’idée de labourer, ou d’intervertir l’œsophage par le colon. Le fœtus animal est quasiment vierge de bactérie. Il est ensemencé à sa naissance par l’utérus, puis il se forme avec la nourriture que produit son sol : nous sommes des bouts de sol à pattes.
Dans ce dialogue avec la terre, les fleurs nous parlent du biome du sol : de son activité, qui est à la manœuvre, pourquoi… Elles nous révèlent les préoccupations du lieu et du moment, les dangers et les espoirs ; un petit monde hyper actif. L’objectif est l’évolution, la fertilité. Le sol est compacté par un troupeau qui a stationné un moment. Aussitôt les bêtes parties, voici un groupe de chardons qui lève. Ils nous disent : terre battue, phosphore bloqué, manque d’air, humide, trop de nitrites. Champignons et bactéries mangent les cailloux. Le chardon va les utiliser pour débloquer le phosphore. Les mycorhizes, Glomus ssp., Intraradices ssp. et bien d’autres, vont utiliser les espaces dégagés par sa racine qui perce et fendille la semelle compactée du sol pour permettre aux bactéries aérobies de reprendre leur place. Ils feront vite lever les graines de Rumex et de plantain à la rescousse. Il faut plus d’air dans le sol. Parmi les bactéries qui vivent avec chardons et Rumex, les Thiotrix ssp. vont rééquilibrer les aluminiums de l’argile, empêcher qu’il devienne Al(III), grand perturbateurs des liaisons électriques du sol, comme des liaisons neuronales… l’argile est un silicate d’aluminium avec 70 kg de métal par mètre cube, qui peuvent se transformer tout d’un coup en violent perturbateur de la vie. Ainsi j’ai compris que dans le sol, dans chaque équation des équilibres chimiques, le « égal » représentait en réalité une bactérie, un être vivant responsable d’un échelon de la chaine du vivant, dont l’expression est une fleur. Ici pour le fluor, le soufre et l’aluminium, il y a Thiotrix ssp. Tant que le problème persistera, le chardon sera présent et repoussera. Une fois le problème résolu, il fait ses graines et attend. On accuse les friches de propager les chardons… pourtant un chardon ne peut pas pousser, si ses conditions ne sont pas présentes. Mais surtout en poussant, une fleur sauvage remédie, se nourrit de ce qui la fait pousser.
Pour l’etnobotaniste Gérard Ducerf le sol est la peau de la terre. J’ajoute la peau et le tube digestif. Les recherches que nous menons ensemble sur le terrain, nous permettent, en étudiant le biotope et la levée de dormance des plantes, de comprendre leur impact sur le biome du sol et donc d’appréhender leur potentiel pour la santé des animaux. Sur les 350 espèces relevées dans les pâturages alpins en 1980, la biodiversité record aujourd’hui dépasse rarement les 60 espèces et plus souvent 20 à 14 espèces. Au printemps la biodiversité c’est aussi la couleur. Avant le champ était multicolore ; toujours plus de bétail et il passe au blanc, puis au jaune et enfin tout vert… la diversité des couleurs nous parlent aussi de la santé des bêtes, de leur lait. La beauté d’une prairie nous parle de la santé de ceux qui mangent ce fromage.
En botanique, l’estomac est le meilleur des professeurs. Sur nos 8000 plantes européennes, plus de 4000 sont comestibles et 1000 absolument délicieuses. Théodore Monod me disait toujours « mets sur 24 heures les 2,4millions d’années d’évolution de l’homme : matin, midi et soir, nous mangeons des plantes sauvages et tout d’un coup, à minuit moins 4, on se met à cultiver en oubliant tout le reste». A l’époque nous étions à Lucy ; depuis la découverte de Toumaï, notre genre a 8 millions d’années et le temps de l’agriculture, moins de 1mn. Homo a évolué se nourrissant de plantes sauvages. Ces fleurs nous ont aussi soigné. Il semblerait que l’on cherche à nous le faire oublier, pourtant elles sont le centre d’intérêt de la science moderne. On savait les actifs du chardon efficaces sur le foie, les maladies de dégénérescence nerveuse, au Japon un médicament à partir du chardon marie, Silybum marianum a obtenu l’AMM pour soigner le pancréas. Ils ont du enrober les pilules d’amidon, pour protéger les actifs d’être détruits par l’estomac. Tous les chardons sont comestibles excepté un, qui sert de glue au moyen orient, mais ils sont couverts de piquants… pour les manger la solution est de les cuisiner, en faire un bouillon sans bouillir pour un risotto ou une pâte. Le chardon permet aussi d’utiliser moins de viande, car c’est un exhausteur de l’umami, le goût des protéines.
Me parlant de ses souvenirs de Sarajevo, une amie réalise qu’ils ont tenu cinq ans de siège en mangeant 90 plantes sauvages. Derrière les obus, les herbes folles qui lèvent leur dormance pour réparer la terre meurtrie, s’occupent aussi de la santé des hommes en Bosnie comme en Syrie.
Comment puis-parler d’une fleur, la muse des poètes, comme d’un simple outil ? C’est sûr, elle nous nourrit, soigne, redonne l’envie de vivre en des temps troubles. Cette fleur je l’ai mise au fusil, littéralement car elle est notre lien avec les êtres du sol, la biodiversité, une arme d’une importance vitale car notre alimentation en dépend, notre santé également.
George Oxley est biologiste indépendant,
auteur de « La Fleur Au Fusil » Alternatives Gallimard.
[1] P.-M. Delaux, « Algal Ancestor of Land Plants Was Preadapted for Symbiosis », Max Planck Institute for Chemical Ecology (11 sept. 2015) / doi: 10.1073/pnas.1515426112
Comment sauver les abeilles des néonicotinoides ? En protégeant les vieux arbres car ce sont les seuls à recéler des champignons capables de soutenir leurs défenses immunitaires pour pouvoir résister aux produits chimiques, aux pesticides et à la disparition de leur nourriture dont nous sommes la cause principale.
Protégeons ces vieux arbres, car de leur présence dépend celle des abeilles.
Merci à la géniale Isabelle Adjani qui brandit la Fleur au Fusil dans le magazine Elle du 13 Mai 2016 :
« George Oxley est un biologiste de terrain, passionné par les bienfaits des plantes sauvages pour la nutrition, la santé et le climat. Pour lui, comme pour Pierre Rabhi que j’adore, ce sont de véritables sentinelles de l’environnement. Il décrypte le rôle de ces herbes folles sur les micro-organismes du sol, comme sur ceux du corps humain. Etudier la biodiversité en profondeur permet de travailler au développement de pays comme le Pérou ou la République du Congo! George Oxley est aussi un spécialiste de la permaculture, qui associe les espèces vivrières indispensables à l’autosuffisance des familles et les espèces qui présentent un grand intérêt économique. En appliquant des techniques naturelles pour dépolluer, ce biologiste relance la vie des sols, car de leur bonne santé dépend notre alimentation et celle de nos enfants. Il propose même des alternatives géniales à la prospection des groupes cosmétiques en identifiant de nouveaux ingrédients et formulations pour servir la cause d’une planète tout en bien-être, où l’homme retrouve l’intérêt de respecter le monde sauvage dont il est issu. George Oxley partage ses connaissances dans des ouvrages simples et didactiques où tout est scientifiquement vérifiable. Son nouveau livre, “La Fleur au fusil”, me plaît tellement! Il apporte toutes les solutions que nous offrent les plantes sauvages.» •
« La Fleur au fusil », de George Oxley (éd. Gallimard/Manifestô).
Le livre est épuisé, moins de 2 mois après sa première publication. La réédition est prévue revenir en librairie le 13 Mai 2016.
George Oxley est invité par Dorothée Barba dans son émission sur France Culture “c’est tout naturel” le Samedi 19 Mars à 5h10… que vous pouvez réécouter ici. pour parler de la Fleur Au Fusil son nouveau
livre.
Il n’y a pas de mauvaises herbes. Seulement des plantes qui ne sont pas à leur place, le plus souvent du fait de mauvaises pratiques de l’homme… comme la guerre… il y a 20 ans la population assiégée de Sarajevo
a survécu grâce aux 90 plantes qui poussaient derrière les obus. De la guerre à l’agriculture conventionnelle, il n’y a qu’un pas, comme le démontre la publication de Dupont de Nemours en 1902 “Farming with Dynamite”(puisque vous êtes là cliquez, vous arriverez au project Gutenberg,où vous téléchargerez le livre gratuitement! publié chez Dieu Editions à Baltimore). Tout ce qui est développé pour la guerre est voué à être rentabilisé par l’agriculture. C’est la poubelle de la guerre.
Les mauvaises herbes, les fleurs sont pleines de promesses, elles nous nourrissent, nous soignent… elles nous parlent aussi de notre sol. Le fait qu’elles poussent nous indiquent les qualités du sol et son évolution avec le changement climatique.
Elles offrent aussi plein d’espoir à ceux qui les écoutent, pour nous accompagner sur les chemins de la liberté.
La Fleur au fusil : que mangera-t-on dans 50 ans est la Conférence dédicace au salon Livre Paris, Samedi 19 Mars 2016 Porte de Versailles à 17h.
Des alertes sur des questions simples qui intriguent : pourquoi cette année le virus de la mosaïque attaque-t-il le manioc, nourriture de base de + de 100 millions de personnes au centre de l’Afrique?
Rappelons que le virus de la mosaïque de la scrofulaire et du chou fleur est le vecteur utilisé pour modifier génétiquement le maïs et le soja résistant aux herbicides. Pour ceci il a été modifié afin de devenir furtif à tout système immunitaire des plantes. Comme les virus communiquent entre eux par transfert horizontal de gène. Ce génome viral encodé dans le pollen des plantes OGM a été disséminé sur toute la planète depuis 30 ans. Cette information peut augmenter les capacités de contaminations de ces virus de l’ensemble de la planète tout en augmentant l’éventail de leurs proies potentielles. Les virus sont tout à fait capable de reconnaitre ce génome de virus encodé dans les plantes et de s’en saisir pour devenir furtifs eux-mêmes. Le cacao commence aussi a être infecté…
Les OGM ont ils vraiment été créés pour nourrir l’humanité ou pour affamer les plus pauvres?
Interview de George Oxley, paru dans la Dépêche de Brazzaville en Décembre 2015:
Chercheur biologiste, George Oxley a conduit une mission d’étude au Congo. Il lance une alerte sur la disparition progressive des grands arbres et des couverts qui fait passer l’humidité en dessous des 80% vitaux pour la culture des cacaoyers.
Les Dépêches de Brazzaville : Quelle importance la filière du cacao peut-elle avoir dans le développement économique d’un pays ?
Georges Oxley : La filière cacao peut soutenir le développement économique et social des populations tout comme l’action sur le climat, en préservant la biodiversité et l’humidité de la forêt. En outre, sa culture peut abriter d’autres cultures de rente ultra valorisées comme celle du poivre et de la vanille et accueillir diverses plantations – ananas, banane, mangue et autres arbres fruitiers -, des productions appropriées au commerce local et international. Le cacao est une valeur sûre qui a la capacité de fournir les moyens de développement d’écoles et d’infrastructures supplémentaires de développement. Sa culture contribue à la protection de la forêt et de la biodiversité.
LDB. Comment se présente la filière du cacao au Congo ?
GO. Le Congo a été le premier producteur de cacao africain entre 1950 et 1980, avec une production record de 2500 tonnes en 1977. La production s’est arrêtée avec la disparition de la compagnie du Cacao et du Café. Depuis 20 ans, le commerce du cacao a été libéralisé mais personne n’a repris véritablement sa commercialisation. En 2012, la Compagnie industrielle du bois a conclu avec le gouvernement congolais un protocole pour relancer le cacao dans la Sangha. L’Etat s’est engagé à financer 32 millions de plans de cacao pour replanter 30 000 ha. Trois magasins de l’an- cien Office du Cacao ont été réhabilités, 240 ha ont été plantés en 2014, 1000 étaient prévus pour 2015 à partir de cacao hybrides venant de Yaoundé et d’Abidjan. En 2013, 72 tonnes ont été vendues à Amsterdam et en 400 tonnes en 2014.
LDB. Comment créer les conditions d’une production de cacao durable au Congo ?
GO. Un cacaoyer met quatre ans pour produire et dix ans pour être au maximum. Des 2500 tonnes record de 1977, la production congolaise est passée à 841 tonnes en 1986, alors que les plantations continuaient à se développer. Les arbres en marge des zones fortement déboisées souffrent et disparaissent rapidement. Le changement climatique menace les cacaoyers. La disparition progressive des grands arbres et des couverts fait passer l’humidité en dessous des 80% vitaux pour des cacaoyers. Le développement de la culture du cacao doit s’accompagner d’une sensibilisation à la protection de la biodiversité des grands arbres de couvert et à la vigilance contre l’abattage sauvage.
Le cacao permet les culture vivrière comme le manioc. S’il est cultivé dans des zones plus sèches, il devient la proie du virus de la mosaïque, en dessous de 80% d’humidité comme le cacao. Cette technique de culture diversifiée, à tous les étages de la forêt inspirée de la tradition ancestrale africaine est ce que l’on appelle la «permaculture», une technique en vogue chez les agronomes modernes.
LDB. Comment relancer la production du cacao ?
GO. Des site comme Ekiembe au nord de Boundji, Irebou, ou les villages à l’ouest de Makoua sont adaptés pour lancer une production pilote d’excellence. La forêt y est protégée et les cacaoraies sont totalement couvertes de grands arbres. Des cabosses de la région peuvent y être amenés pour transformation, et des caisses de fermentation en bois rapidement installées pour assurer la fermentation et le séchage des fèves. Atout non négligeable, les routes de cette région permettent un acheminement rapide de la production vers le port de Pointe-Noire. Néanmoins, les producteurs potentiels ont besoin d’être formés à la culture, à la fermentation et au séchage du cacao.
LDB. Quel est l’intérêt de bénéficier de labels écologiques ?
GO. La cuvette dispose d’essences d’origine de qualité très recherchées dans le monde, comme le cacao Criollo, le plus rare au monde. Des trésors que recherchent les plus grands chocolatiers du monde qu’il importe de protéger. Cela est un bon point de départ pour développer la filière cacao. Ces plantations non cultivées depuis 30 ans peuvent briguer les plus hauts labels : bio, commerce équitable et Rainforest Alliance. C’est une manière de ne pas dépendre des aléas du marché des matières premières. Les variétés dont recèlent le pays sont susceptibles d’attirer les clients avec le plus haut niveau éthique. Contrairement notamment à la Côte d’ivoire dont les conditions d’exploitation ont été très critiquées ces dernières années. Ces clients pourront créer des partenariats pour notamment faire bénéficier à leurs fournisseurs de formations, de suivis, d’investissements en développement sociaux, en garantissant des achats réguliers payés souvent aux normes du commerce équitable mondial, voire au delà . Les cacaoraies de la Sangha se développent déjà sur le modèle ivoirien. Etant donné les aléas historiques de la production du cacao congolais, il serait pertinent de ne pas baser le futur de la filière sur ce modèle unique. La production devrait tenir compte de l’action que le pays en mène en faveur du climat. Propos recueillis par Dani Ndungidi
Mai 2015 : L’équipe SOS SOiL vient tout juste d’achever 4 mois d’étude, dans la Région de la Cuvette, sur la ligne de l’Equateur à la République du Congo, sur la biodiversité, la nature, la dynamique et la qualité des sols de 3,8M ha, dans le but de développer l’agroécologie, protéger les espaces sauvages et développer l’agriculture familiale en harmonie avec les projets d’agriculture pour l’exportation, les niches de cosmétiques et de santé.
Un grand projet est sur le point de naître qui porte les espoirs de toute la région pour la sécurité alimentaire et la santé des population en Afrique.
Just Back from our one month agronomic tour in Congo, We just recieved in Paris, the Agriculture Gold Medal of the Year, the Montgolfier 2015 from the French Society for the encouragement of the National Industry…
At the same time the United Nation dedicated the Year to the Soil, We, as a company dedicated to the life of the soil, recive this important national award… which is a very good notice for agroecology and organic agriculture.
It has supported 100% our enthousiasm from our mission in Africa : Congo Brazzaville is totaly fit to become the next very big granary of Africa. No where else, I have come upon such a wonderful and rich soil to cultivate.
We will start very soon, with the highest precaution to keep it sustainable, to make such an idea as hunger in Africa, an intriguing oddity. Cheers.
Apporter son grain de sel… nous l’avons fait ce dimanche sur France Culture dans la géniale émission d’Alain Kruger “On Ne Parle Pas La Bouche Pleine”.
Après avoir présenté les plantes sauvages comestibles les plus répandues dans “Manifeste Gourmand des Herbes Folles”, voici les herbes qui nous permettent de réguler le sel dans notre organisme et qui concentrent le plus de nutriments pour notre cerveaux, les plantes des bords de mer et des marais salants avec notre nouveau livre “Saveurs Sauvages de Ré” sur les plantes sauvages de l’Atlantique : ces plantes qui vivent dans le sel, fabriquent des phytohormones qui sont reconnues par notre organisme et peuvent nous permettre de réguler le taux de sel dans notre sang. Elles nous apportent aussi de l’iode, des omega3 et des antioxydants qui s’adressent directement à notre cerveau.
Le centre de recherche sur la nutrition et le cerveau de l’Université d’Oxford en est convaincu : Homo est devenu sapiens en restant au moins 1 million d’années au bord de la mer à se nourrir de toutes ces richesses; c’est la raison de son cerveau aussi démesuré. Désormais les recherches se portent vers l’effet que pourrait avoir un tel régime pour freiner les maladies de dégénérescence du cerveau.
Quoiqu’il en soit ce sont les plantes les plus nutritives de la planète et c’est bien pourquoi les animaux migrateurs s’en gavent: elles leur permettent de parcourir des milliers de kilomètres sans une pose. Quant aux éleveurs, ils y mettent leur moutons pré-salés pour les faire grossir plus vite avant Pâques. Quel gâchis ! Ces lieux que l’on a toujours regardé comme infertiles recèlent de véritables trésors pour la survie de notre espèce.