Aout 2014, notre nouveau livre “Saveurs Sauvages de Ré : Promenade Gourmande de l’île” sort tout juste des rotatives de l’imprimeur : il est disponible chez Amazon, les libraires rétais et à la Galerie François Giraudeau aux Portes en Ré …
Conçu en 2 hivers passés sur l’ile de Ré, nourris de plantes sauvages et coquillages, il introduit également les herbes folles dans les répertoires classiques de la cuisine de l’île de Ré des vacanciers, pour donner des idées de plats simples et nutritifs, à partir des plantes sauvages locales en indiquant leur bienfaits pour notre bien-être.
C’est un ouvrage pour profiter pleinement de l’ile et s’y régénérer véritablement.
Ces promenades gourmandes des herbes folles pourraient être celles de toutes les plages et les salins de France : elles nous rappellent à nos origines. Les plantes du sel, de l’eau salée, nous plongent dans les premiers pas de notre évolution : Déjà Théodore Monod nous disait que tout était né dans l’eau salé dans l’eau de mer… Mais depuis 2 ans une chair d’étude de l’Université d’Oxford nous dévoile peu à peu qu’Homo est devenu “sapiens” après 1 million d’années se nourrissant de plantes de bord de mer. Les principaux nutriments de cerveau de l’homme sont désormais connus : iode, omega 3, antioxydants puissants, hyper protéines… tout ce dont regorgent ces plantes du sel. Nous qui prenions ces lieux pour exsangues, incultes, sans intérêt pour l’homme…
A Ré c’est encore plus flagrant puisque d’une île de villégiature, où le bagne aurait pu être remplacé par le Club Med, nous y découvrons les sources de notre Histoire :
Les origines de la langue française : Rabelais, moine de Saint Michel de l’Herme préposé au transport des vins de Ré à l’abbaye, s’arrêtait à l’île de Dive, dans la grotte de l’hermitage où il conçu le Pantagruel et le Gargantua, les premiers livres de langues françaises… Dive Bouteille…
C’est ici qu’Aliénor d’Aquitaine, Dame de Ré, transforma la France en Ile de France, un royaume à la mesure de son triste roi de mari, ancêtre d’une longue lignée d’incompétence politique, Louis VII, à son retour de la deuxième croisade : ce’ fiasco rayé de la chronique de France, reste dans la mémoire des rétais comme le Perthuis d’Antioche, le trou de l’histoire de France…
Ré est aussi le fief de la mère de d’Alembert, la baronne de Tencin, amante de l’abbé Dubois, le ministre du Régent : les Lumières se sont formées chez elle, Diderot, Voltaire, d’Alembert.
Le grand père de George Washington, celui du Général Lee est rétais. Toutes ces petites histoires qui fondent la France, les Etats-Unis d’Amérique, celle de l’Angleterre…
Jusqu’aux Rétais célèbres à l’image du couple Cognacq-Jay, qui fonda la Samaritaine, rapportant 1 milliard de Francs Or par an au début du XX° siècle… couple avant garde, qui s’affirmait en toute égalité homme femme, multipliait les fondations pour aider les pauvres; couple joyeux qui créa Magic City à Paris, le premier parc d’attraction européen, aux pieds de la Tour Eiffel.
Gandhi y a donné son seul discours en France… Chaque année ils y organisaient le Bal des Travestis, où se retrouvaient le tout Paris, ses artistes comme ses Faubourgs… Avant Garde de la fête et des moeurs… Tristan Tsara et ses dadaistes, Raymond Radiguet, la bande à Cocteau, les Ballets Russes, Prévert, Maurice Chevalier … le “Bal des Tantes” immortalisé par les photos de Brassaï, bousculait gentiment et avec talent, les lourdeurs bien pensantes de l’époque. Le bal de Magic City a été une libération pour les gay de l’époque…
en avance sur leur époque, on a préféré les oublier : les Allemands ont détruit Magic City, pour remplacer la fête et la créativité par la télévision, les studios Cognacq-Jay… du virtuel, facilement contrôlable sans aucune vocation à déranger.
Même Ré l’avait oublié. Ce livre est là pour nous Réveiller en croquant véritablement l’île à pleine dents et s’y Régénérer…
Tout le mois, la réponse des rétais ne s’est pas fait attendre :
Le salon du livre, l’Ile aux Livres tout d’abord et aussi un enthousiasme sans faille du PHARE DE RE, le journal incontournable de l’île, celui du quotidien SUD OUEST, Celui de la Radio LE SOLEIL DE RE, enfin celui du Blog génial de Maryline Bompard “CHRONIQUES ORDINAIRES DES PETITS MOMENTS DE LA VIE RETAISE”.
Et surtout le vernissage et la signature à la GALERIE FRANCOIS GIRAUDEAU, aux Portes en Ré fut un des hauts moment d’anthologie de la vie rétaise de cette été.
BRAVO
Théodore, on a retrouvé ton chasseur cueilleur, l’homme d’Asselar dans un tiroir de la salle de l’Institut d’anthropologie humaine à Paris, dans une vitrine sous le nez de tous ! 1 rue Panhard dans le 13° arrondissement à Paris.
Grâce à Amélie Vialet qui vient de publier sa découverte au journal de L’anthropologie chez Elsevier.
L’homme d’Asselar avait été trouvé par le jeune Théodore à 25 ans, le 20 Décembre 1927, dans le cadre de la mission Draper-Augérias en plein désert Malien.
Il s’agit d’un homme du début le l’Holocène, il y a 10 000 ans, tout juste au moment où l’agriculture va être créée, au commencement du réchauffement climatique qui a transformé les marais du Nord de l’Afrique en désert saharien, donc entre 11 000 et 7500 avant notre ère. L’homme d’Asselar est pris dans un limon d’écailles de poisson, de crocodile, de restes d’éléphant, de plantes aquatiques… tout ce que Théodore notre jeune professeur d’Ichtyologie, spécialiste des poissons, pouvait trouver en plein milieu du désert malien.
Au moment de cet entretient que j’ai filmé, Théodore venait tout juste de donner sa bibliothèque au Museum. Nous avions calculé ironiquement qu’il faudrait près de 100 ans pour pouvoir ne serait ce que la répertorier… mais nous avions aussi rigolé sur le sort de toutes les trouvailles qu’il avait récoltées ça et là , au cours de sa vie, qui restaient disséminées dans un tas d’Instituts, sans avoir été vraiment étudiées par les gens pour qui Théodore les avaient destinées.
Et c’est tant mieux! Car les études de l’époque, qui voulaient rapprocher cet Homo sapiens à une race particulière, au premier négroïde pour cheikh Anta Diop, ou au chainon manquant avec les Hottentots, les Buchmen et les hommes de la Grotte de Grimaldi de Menton… A l’époque ils voulaient le classer comme une race alors qu’il était tout simplement un homo sapiens comme nous tous… Certain avaient conclu que le chasseur cueilleur n’avait aucun rite, aucune culture, car l’homme d’Asselar n’avait aucun signe de rite, de religion, ni de culture autour de lui… Le pauvre il était tombé dans un trou, avec une sépulture hâtive…
Heureusement Amélie Vialet remet un peu d’ordre dans tout cela. La découverte attendait sa découvreuse. Maintenant il faut aller sur le terrain pour comprendre davantage sur ce moment essentiel où l’homme ne mangeait encore que des herbes folles et quelques poissons; un homme encore libre, bien avant l’invention de l’agriculture et tous les malheurs qu’elle a provoquée pour reprendre les termes du Professeur Jared Diamond : guerres, politiques, famines, asservissement…
C’est pourquoi notre “Manifeste Gourmand des Herbes Folles” tente de nous réconcilier avec la nature : avec cette pensée de ce moment reculé de l’homme d’Asselar, ce chasseur cueilleur qui s’est aujourd’hui réfugié dans les villes. En tant qu’Homo Sapiens, pourquoi ne penserait-il pas ? (écoutez France culture): notre agriculture et notre nutrition future dépendent de cette meilleure intelligence avec le sauvage. Ecoutons Théodore, écoutons son chasseur cueilleur qui réapparait.